Comprendre, se relever, avancer
Une sélection de ressources pour vous accompagner
Il existe mille façons d’être confronté.e à la violence, et autant de besoins différents pour s’en sortir.
Parfois, cela commence par un mot qu’on ose enfin nommer. Par un témoignage qui résonne. Par une information qui éclaire.
Des ressources sont mises à votre disposition pour vous apporter du soutien, des repères, des clés.
Pour vous, pour vos enfants, pour votre corps, pour votre santé, pour votre avenir.
Ici, chaque mot compte. Chaque lien est un fil tendu vers la reconstruction.
Vous n’êtes pas seul.e.
Demander de l'aide
Quand un premier geste peut tout changer
Parfois, tout commence par un appel, un message ou une rencontre. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais un acte courageux.
Vous trouverez des numéros d’urgence, des associations et des structures spécialisées pour vous écouter, vous protéger et vous orienter.
☎️ Numéros utiles :
3919 : Violences Femmes Info (gratuit et anonyme)
17 : Police / Gendarmerie (urgences)
119 : Enfance en danger
Victime de violence intrafamiliales
Reconnaître sa situation
Reconnaître que l’on est victime peut être difficile. Ce n’est pas une question de force ou de volonté, mais une situation imposée par un environnement violent.
Comprendre ce statut permet de mettre des mots sur sa souffrance, de sortir de l’isolement, et de commencer à envisager un parcours de protection et de reconstruction.
Si vous ressentez peur, intimidation ou perte de contrôle dans votre quotidien face à un proche qui cherche à vous contrôler, vous rabaisser ou vous faire du mal. vous êtes confronté.e à des violences.
Votre ressenti est normal mais la responsabilité revient toujours à l’agresseur, jamais à la victime.
Les différents types de violence
Identifier ce qui se passe
La violence ne se limite pas aux coups. Elle peut être physique, psychologique, sexuelle, économique, administrative, numérique.
Savoir identifier les différentes formes de violence permet de comprendre ce que l’on subit ou ce que subissent ses proches et de prendre les mesures nécessaires pour se protéger et retrouver un environnement sûr.
Observez si certaines situations se répètent ou vous mettent systématiquement mal à l’aise : reconnaître les patterns est un pas vers la protection.
Mes droits de protection
Connaître ses droits pour retrouver la sécurité
Face à la violence, des droits et protections légales existent pour assurer votre sécurité et celle de vos enfants.
Connaître ces droits, comprendre les procédures et savoir à qui s’adresser, c’est se donner les moyens de reprendre le contrôle de sa vie.
Non, de nombreuses associations et institutions ne demandent pas de dépôts de plainte pour vous aider, c'est le cas au Palais des Louves.
Renseignez-vous auprès de la structure concernée pour en savoir plus.
Gardez toute trace écrite des incidents ou des communications.
Les neurosciences et la thérapie
Comprendre et reconstruire son équilibre
Les violences laissent des traces invisibles sur le corps et l’esprit. Les bilans neurosciences permettent de mesurer l’impact des traumatismes et de guider les interventions thérapeutiques.
La Thérapie Sensorimotrice® offre un soutien psychocorporel pour retrouver équilibre, confiance et sérénité, étape par étape.
Même de petits exercices simples de respiration ou de conscience corporelle peuvent aider à réduire l’anxiété et reconnecter avec son corps.
Ils témoignent
J'ai été mariée de force à un homme alcoolique. J'ai été battue, humiliée, affamée. J'ai eu le vagin lacéré et des cigarettes éteintes sur ma peau. J'ai subi ces violences tout en étant enceinte, ce qui a causé six fausses couches. Un jour, mon médecin m'a dit que je risquais ma vie. C'est là que j'ai réalisé qu'il fallait partir. Mon deuxième mari, un pompier, a continué ce cycle de violence. Il m'a frappée et brûlée. J'ai dû m'interposer pour protéger notre fils. Il m'a forcée à prendre son avocat pour le divorce et a caché qu'il avait volé mon argent pour acheter des maisons. Il a tout mis à son nom, me laissant sans rien. Pendant tout ce temps, j'ai été très seule. Ma famille ne voulait pas entendre parler de ce qui se passait. Le sujet était tabou. Un colonel qui connaissait la situation m'a offert un grand soutien. Il a mis un logement à ma disposition, ce qui m'a permis de me reconstruire et de retrouver une certaine stabilité. J'ai aussi été aidée par des collègues de mon ex-mari, qui m'ont soutenue moralement et matériellement. J'ai aussi eu la chance d'avoir mon fils cadet auprès de moi. Quant à mon aîné, j'ai essayé de rétablir le contact avec lui, mais mon ex-mari et sa mère l'ont manipulé contre moi, en lui faisant croire que je ne l'aimais plus. Aujourd'hui, je fais le lien entre mon éducation et les violences que j'ai subies. J'ai grandi sans amour et dans l'interdiction, et cela m'a rendue vulnérable. J'ai souffert et j'ai continué à souffrir, mais j'ai la chance d'être en vie.
Une Terre brulée ravagée, saccagée par les flammes de ma souffrance. Voilà comment je me sens quand je regarde dedans. Comme une terre apocalyptique où il n’y a plus de matière à laquelle se raccrocher pour reconstruire, pour survivre après ça ! Comme si ma terre avait subi tellement d’intempéries qu’il ne restait plus de ressources disponibles pour garder la vie dedans ! Je me sens comme un grand brûlé, comme si ma peau du dedans mais aussi celle du dehors ne supportait plus aucun contact ! Le poids de la solitude est tellement immense sur cette terre au sol incandescent ! Demain semble parfois compliqué à reconstruire mais je m'accroche, je sais que je ne suis plus seule face à tout ça ! Je comprend que ce que je ressens est normal et que ce n'est que la conséquence de toutes ces violences ! Comprendre m'aide à avancer ! Comme si ça pouvait tempérer les flammes à l'intérieur. Je suis mon propre pompier !
L'enfance et l'adolescence : un environnement familial violent Je suis issue d'une famille de quatre enfants, ayant grandi dans un milieu de classe moyenne avec deux parents en situation professionnelle stable. Mon enfance a été marquée par des maltraitances psychologiques et physiques infligées par ma mère. Dès mon plus jeune âge, j'ai subi un dénigrement constant. Ma mère me rabaissait, me comparait ouvertement aux autres enfants de notre entourage et m'humiliait. Mes frères et moi étions régulièrement victimes de violences physiques (coups, gifles, coups de pieds) et verbales. À partir de l'âge de 9-10 ans, on m'a confié la responsabilité du ménage et du repassage pour toute la famille. Si le travail n'était pas parfait, ma mère vidait les placards pour me forcer à tout refaire, un processus qui pouvait prendre plusieurs heures et se prolonger jusque tard dans la nuit. La violence de ma mère s'exerçait également sur mon père, qu'elle insultait et humiliait quotidiennement. Ses crises de colère étaient d'une intensité telle qu'elles provoquaient en moi une angoisse profonde. Pour y échapper, je cherchais à me faire la plus discrète possible. Durant mon adolescence, elle a eu recours au chantage au suicide, notamment lorsque j'ai pu intégrer un établissement scolaire avec internat. À chaque retour à la maison, les crises reprenaient, et la rage de ma mère était dirigée contre mon père, mon frère ou moi, nous rendant responsables de sa violence. Notre situation était si critique que nous avons dû, à plusieurs reprises, faire appel aux forces de l'ordre. Pour se protéger, ma mère accusait mon père ou nous-mêmes. Face à cette violence constante, mon père a sombré dans l'alcoolisme pour tenter de supporter la situation. Ma mère s'absentait aussi pendant des semaines, nous laissant seuls avec notre père et nous menaçant au téléphone de se suicider pour que nous la cherchions. Malgré nos tentatives de demander de l'aide à des professionnels de santé, elle a toujours refusé tout accompagnement médical ou psychologique, rejetant systématiquement la faute sur nous. À 16 ans, j'ai pu prendre mon indépendance avec le soutien de mon père et d'un conseiller principal d'éducation (CPE).
L'âge adulte : l'emprise persistante Devenue adulte, j'ai renoué avec ma mère, en partie à cause de l'emprise qu'elle continuait d'exercer sur la famille. J'ai fondé ma propre famille et ma mère a commencé à s'immiscer dans mes décisions et dans l'éducation de mes trois enfants. L'emprise a atteint son paroxysme lorsqu'elle s'est introduite à de nombreuses reprise à mon domicile, pendant mon absence, utilisant un double de mes clés qu'elle avait fait faire sans mon accord. Elle venait "vérifier" si le ménage était fait si j'assurer la tenue des comptes , ou si mes démarches administratives été bien faites .Elle allait ensuite me dénigrer auprès de ma famille et de ma belle-famille, me présentant comme une "souillon" et une mauvaise mère. Lorsque j'ai été informée de ces faits par un proche et que j'ai voulu la confronter, elle a simulé une tentative de suicide, nécessitant l'intervention des pompiers. Devant eux, elle a retourner la situation et nous as accusé de fausse déclaration. Cette situation nous a conduits à être convoqués par les services de gendarmerie. J'ai alors décidé de rompre tout contact. Elle a réagi en me menaçant de demander la garde exclusive de mes enfants. Il a fallu l'intervention d'un avocat pour que je puisse me protéger. Mon père a également tenté de divorcer, mais ma mère s'est acharnée sur lui, le poussant à la dépression et à l'alcoolisme au point qu'il a renoncé à sa démarche. Pour me préserver, j'ai rompu les ponts avec ma famille proche et élargie, incluant ceux qui ont été témoins des violences mais n'ont jamais agi, ou qui ont choisi de soutenir ma mère. J'ai entrepris un suivi psychologique avec un thérapeute qui m'a aidée à guérir de ces traumatismes. Aujourd'hui, après plus de 15 ans sans contact, j'ai retrouvé une vie plus apaisée.